À l’occasion de la journée du 13 décembre (1312/ACAB), viens gratter sur des images d’archives mettant en scène des interventions policières, et interviens sur l’image pour mettre leurs forces en dés-ordre, jusqu’à leur disparition…

À 17h et jusqu’à 19h30 : atelier de grattage de pellicule, viens gratter du poulet !

Résa : braquagexperimental@gmail.com

À 20h30 : projection de films expérimentaux

Black TV d’Aldo Tambellini (1964-68, 10’, nb, sonore, double projection 16mm)

Ce film est une perception sensorielle de la violence du monde dans lequel nous vivons, projeté sur un écran de télévision. Tambellini la présente de manière subliminale à l’aide d’une grêle d’abstractions à travers lesquelles des horreurs telles que l’assassinat de Robert Kennedy, le meurtre, l’infanticide, des combats, la brutalité policière à Chicago et la guerre du Vietnam sont des impressions floues de visages et d’évènements. (Grove Press Film Catalog) BLACK TV est le titre du film vidéo le plus célèbre de Tambellini, qui fait partie du plus grand projet Intermedia dans la télévision américaine. Réalisé avec des programmes d’actualités de télévision filmés et avec des cassettes vidéo expérimentales personnelles, Tambellini a révisé le montage du film sur une période de quatre ans (1964-68) et a ainsi créé de nombreuses versions de BLACK TV. « Comme mon intérêt se porte sur le multimédia, les évènements live diffusés par divers médias et sur la télévision expérimentale, je pense le film comme un matériel à travailler, faisant partie d’un média de communication plutôt qu’une fin en soi. Nous communiquerons dans le futur à l’aide d’images transmises de manière électronique; BLACK TV se porte sur le futur, l’Amérique contemporaine, les médias, l’injustice, le témoignage d’évènements et sur l’expansion des sens. L’essentiel est l’acte de communiquer et l’expérience. » Comme l’indique la remarque de Tambellini, BLACK TV se concentre sur la perception dans le réseau intermedia. Cela créé une atmosphère pénétrante au niveau du procédé de perception par lequel la plupart d’entre nous expérimentent l’environnement contemporain. Puisque cela implique l’utilisation de moniteurs multiples et de plusieurs niveaux de distorsions vidéo, il y a un sens de la simultanéité massive dans la nature du média de communication électronique. BLACK TV est l’une des premières formulations propre au sujet du réseau intermedia, possibilité que cela soit la seule formulation de manière filmique.

Two Marches de J. Hubbard (1991, 9’, couleur, sonore, 16mm)

Deux manifestations nationales à Washington sont juxtaposées afin de montrer les changements dramatiques qui sont apparus dans le mouvement gay de 1979 à 1987, alors que l’espoir laisse la place à la frustration et au deuil.

«Dans ce film de Hubbard, nous suivons les transformations dans l’esprit, l’âge, l’appartenance ethnique des manifestants et devenons les témoins du développement des organisations contre le spectacle, alors que la horde de manifestants cède la place à l’orchestre et au déploiement du Names Project Aids Quilt (patchwork des noms). Hubbard se sert de chansons pop pour montrer le changement: on passe du sarcastique et exubérant Sing If You Are Glad To Be Gay de Tom Robinston, de la version mièvre de Somewhere over the rainbow de Holly’ Near, à l’hymne We Are Living In A Wartime de Michael Callen. Cependant, sa marque est toujours douce, et très personnelle ; des premières images montrant Hubbard embrassant Roger Jacoby le cinéaste (décédé), jusqu’à la magnifique chorégraphie des mains signant les noms. Travaillant toujours au moyen de petits formats, Hubbard a su créer, grâce à une production variée, une oeuvre complexe qui au fil des ans forme une série d’essais cinématographiques mêlant les thèmes de l’abandon et de la libération.» Liz Kotz, Afterimage.

Alarm de Dietmar Brehm (1996, 2’, couleur, muet, 16mm)

Feu + Police + Ambulance = ? L’addition de l’alarme est correctement faite mais n’a aucun sens. Je veux dire par là que l’état du monde, quel que soit le système social, est pour le moins stupide. En analyse finale nous-mêmes et les autres ne sommes qu’indifférents parce que nous sommes des cadavres vivants et qu’il s’agit de la seule chose parfaite dans le domaine de l’inexplicable.

The Lambeth Walk de Charles Ridley (1941, 2’, sonore, n&b, 16mm)

Charles A. Ridley du Ministère britannique de l’Information assemble ici une bobine de propagande irrévérencieuse tirant dans le copieux ready-made kitsch du Triumph of the Will de Leni Riefenstahl.

Enough de yann beauvais (2023, 12’, couleur, sonore, projection numérique)

Les émeutes de juin et juillet 23, en France suite au meurtre de Nahel Merzouk par le tir d’un policier à bout portant, rappellent celles de 2005, et montrent une fois encore le racisme systémique de l’état français. Scènes pillées de diverses sources d’informations. Les musiques sont d’origines brésiliennes et françaises.

Vue de Mai n° 06 montage d’archives par Federico Lancialonga (2018, 12’, muet, n&b, projection numérique)

Espace En cours, 56 rue de la Réunion, M° Buzenval ou Avron, 6€